Iron maiden

Iron Maiden est une véritable institution vieille de 27 ans (déjà!). C'est sans aucun doute le groupe de heavy metal le plus connu au monde (titre qu'il partage avec Metallica), on comprend donc aisément que chacun de ses nouveaux albums est attendu comme le messie par des légions de fans. "A matter of life and death" ne fait pas exception à la règle. 3 ans après le dernier album (le très contesté mais pourtant très correct "Dance of death") et 6 ans après la reformation du célèbre line up des eighties (autrement dit le retour du chanteur Bruce Dickinson et du guitariste Adrian Smith), la "vierge de fer" fait son grand retour avec ce nouvel album. D'emblée, la pochette annonce la couleur: le zombie Eddie (la mascotte du groupe britannique), debout sur un tank et arme au poing, mène ses troupes sur le champ de bataille, c'est la guerre!! "A matter of life and death" est tout sauf un album gai, je dirai même que c'est l'album le plus sombre qu'Iron maiden ait composé (avec "The X factor" j'en conviens^^) et pour cause, s'inspirant du contexte international plutôt tendu (guerre en Irak etc), le groupe a voulu aborder des thèmes aussi sombres et évocateurs que la guerre, la mort et le combat. Certes, cela ne constitue pas une nouveauté en soi (des chansons comme "The trooper" et "Die with your boots on" traitaient déjà des mêmes thèmes) mais c'est bel et bien la première fois que le groupe articule un album tout entier autour de ces thèmes. De là à dire que c'est un concept album, il n'y a qu'un pas! Quelques secondes après la pression du bouton "Play", un cri lointain se fait entendre (je suppose que c'est celui du batteur Nicko Mc Brain mais je ne comprend pas ce qu'il dit) puis les hostilités commencent:

-"Different world" ouvre l'album (même si ce n'est que le deuxième single). Il à l'image des précédents morceaux d'ouverture d'Iron maiden ("The wicker man", "Wildest dreams", ...) c'est à dire court, entrainant et plutôt rentre-dedans. La griffe mélodique du guitariste Adrian Smith hante ce morceau de bout en bout (en particulier le solo court mais efficace). Le son quant à lui est tout bonnement excellent (surtout celui de la batterie) cependant le moins que l'on puisse dire c'est que ce morceau n'est pas du tout représentatif de l'album. Lisez la suite, vous comprendrez pourquoi...


-"The colours don't run" commence tout en douceur avec une intro mélodique typique du heavy metal pratiqué par la bande à Eddie. Au bout de quelques secondes, le batteur Nicko Mc Brain rompt cette intro en martelant sa batterie et les riffs heavy ne tardent pas à faire leur apparition. A trois minutes 10, le morceau entre dans une longue phase instrumentale où on distingue en toile de fond un... synthé! Des solos plus ou moins intéressants (surtout le second en fait) se succèdent puis une séquence mélodique se fait entendre. Bruce Dickinson vient supporter cette séquence en fredonnant des "Ohoho" du plus bel effet (j'imagine que ce passage a été composé pour le live) puis il reprend le refrain une dernière fois. Le morceau s'achève au bout de 6 minutes 52! Ca peut paraitre long mais la chanson étant plutôt sympathique la pilulle passe bien. Le meilleur est encore à venir...


-"Brighter than a thousand suns" commence de la même manière que son prédécesseur autrement dit avec une intro calme et mélodique seulement cette fois, Bruce Dickinson intervient plus tôt en sussurant un inquiétant "We are not the sons of God, we are not his chosen people now,...". Le riff qui suit ces quelques mots est une claque virulente. De mémoire de fan, jamais Iron Maiden n'a présenté un riff aussi heavy (le son est vraiment énorme). Les choses se calment à 2 minutes 33 avec une séquence mélodique apaisante mais l'accalmie est de courte durée puisque le rythme reprend de plus belle à 3 minutes 18 juste avant qu'interviennent le premier solo et surtout un passage speed! On est loin d'un "Be quick or be dead" mais ca faisait quand même un moment qu'Iron maiden ne nous avait pas sorti de partie aussi speed, dommage qu'elle soit si courte (50 secondes et encore avec un petit break mélodique). S'en suit un deuxième solo tout aussi inspiré que le premier et le riff du début reprend de plus belle. 8 minutes 46, c'est la durée de ce superbe morceau qui s'achève tout en douceur avec la mélodie initiable et des murmures de Dickinson.


-"The pilgrim" commence par un court passage à la batterie qui est suivi de près par quelques notes caractéristiques de la "maiden touch" (un passage inspiré par la musique médiale semble t-il). Tellement caractéristiques d'ailleurs qu'on croirait entendre une parodie. Heureusement, le chant puissant de Dickinson et le rythme soutenu de la batterie nous rappellent que l'heure n'est pas à la rigolade. A une minute 26, un petit passage à la limite du metal progressif (moi il me fait penser au break de la chanson "The battle rages on" de Deep purple) retentit puis le morceau reprend sa structure habituelle. Le refrain est très épique et Dickinson transcende littéralement cette chanson composée par le guitariste Janick Gers (ex guitariste de Ian Gillan). 5 minutes 07, encore un morceau long! Heureusement qu'il est lui aussi convaincant!


-"The longest day" a lui aussi droit à son intro mélodique (et mélancolique). Le chant de Dickinson est grave sur les couplets mais il devient plus enjoué sur le refrain, un refrain assez long et surtout poignant tant il dégage de l'émotion (aaa ces "Hold on"!!). Le chanteur quinquagénaire a toujours un sacré coffre quoiqu'en en dise! A 4 minutes 43, un passage instrumental heavy s'offre à l'auditeur. Ce passage sombre et puissant sert d'introduction à de jolies joutes soliques hyper mélodiques (les fans reconnaitront tout de suite le style "maidenien"). La chanson prend fin au bout de 7 minutes 48 (de bonheur;-). Je suppose que vous commencez à vous en douter... Maiden semble vouloir jouer la carte des morceaux longs et complexes sur cet album. Sur les cinq premiers titres, 4 dépassent les 5 minutes. A présent, voyons si cette tendance se confirme par la suite.



-"Out of the shadows" est une ballade semi acoustique. C'est le genre de morceau qu'Iron maiden n'aurait jamais osé composer avant la reformation de l'an 2000. Magnifique et mélodique à souhait, cette chanson est portée par la voix magique de Dickinson (ça me conforte dans mon impression qu'il chante plus qu'il ne gueule depuis qu'il a réintégré le groupe). Elle rappelle ce qu'il a pu faire au cours de sa carrière solo (en particulier la jolie ballade "Tears of the dragon" sur l'album "Balls to Picasso") mais la deuxième partie du morceau (la partie instrumentale) et les solos nous rappellent que c'est bien du Iron maiden. Le compteur affiche 5 minutes 37. Décidément...